21 octobre 1914 : Attaque sur le bois de Mort-Mare.

21 octobre 1914 : JMO de la Première Armée page 36 : "Affaire du bois de Mort-Mare - En Woëvre déclenchement d'une attaque sur le bois de Mort-Mare par la 73e division ; la lisière du bois est occupée un moment par nos troupes qui ne peuvent s'y maintenir et le bénéfice de la journée se traduit par une légère progression". 

Le 21 octobre, l'attaque est lancée, sur la lisière sud du bois, elle semble cependant mal préparée, l'artillerie n'a pas endommagé les défenses allemandes, et l'aide d'un avion pour régler les tirs de l'artillerie n'y change rien. Le temps est mauvais, il y a du brouillard, les Allemands sont bien protégés dans leurs tranchées et leurs mitrailleuses déciment les bataillons de la 146e brigade. De plus les communications sont mauvaises entre les premières lignes qui attaquent et l'État-major de la brigade. Les bataillons sont cloués au sol et ne peuvent pas  franchir les obstacles. 

Les Allemands lancent une violente contre attaque de nuit, uniquement avec de l'artillerie. Des projecteurs éclairent le terrain.

Cette première attaque pour occuper le bois ayant échoué, les 22 et 23 octobre des ordres sont envoyés pour que l'offensive reprenne, et que les communications soient améliorées.

Un rapport d'un capitaine laisse entendre que les Allemands utiliseraient des balles dum-dum. Ce sont des balles explosives qui ont été interdites par la conférence de la Haye en 1899.

23 octobre 1914 : JMO de la Première Armée page 37 : " En Woëvre : à 12h.15 un parlementaire ennemi s'est présenté à la lisière du bois de Mort-Mare et a demandé une armistice de quelques heures qui lui a été refusée."

C'est l'artillerie qui va avoir le dernier mot. Avec l'aide d'un avion  pour régler ses tirs,  l'attaque se termine par un duel d'artillerie durant l'après-midi  du 25 et le 26 octobre. Sur le terrain il n'y a pas de réelle progression, l'attaque du bois de Mort-Mare est un échec et la brigade va avoir plus de 600 hommes hors de combat.

A la fin octobre la 146e brigade n'a pas gagné beaucoup de terrain, elle s'enterre et va consacrer son temps à consolider ses positions.  C'est sur un autre terrain que s'ouvrent de nouveaux combats, le bois le Prêtre.

Dans le JMO du 367e régiment on trouve à la date du 18 novembre 1914, la condamnation à mort d'un soldat pour refus de marche contre l'ennemi.

 

L'odyssée du sénateur Emile Reymond. (1865-1914).

Émile Reymond naît à Tarbes le 2 avril 1865,  il fait des études de médecine et  devient chirurgien. Il s'engage en politique,  sénateur de la Loire, à partir de 1905 il fait partie de la gauche républicaine et agit surtout dans le domaine de la santé publique.

Passionné d’aéronautique, il passe son brevet de pilote en 1910 et fait alors de nombreuses randonnées en avion à travers la France, et même en 1912, on lui doit la première tournée électorale en avion !

Au début de la guerre il fait en tant que pilote de nombreuses reconnaissances sur la plaine d'Alsace et en tant que médecin il  soigne les blessés dans les hôpitaux de Nancy. Il est cité à l'ordre de l'Armée le 13 septembre 1914.

Le 21 octobre, il se rend en observation avec l'adjudant Clamadieu, dans la région de Mars-la-Tour mais  au retour, un problème de moteur les obligea à atterrir sous le feu en pleine attaque de Mort-Mare.  Clamadieu est  tué, Émile Reymond  grièvement blessé. Pendant quinze heures, des luttes acharnées se livrèrent autour de l'appareil et de l'aviateur mourant. Finalement il put être emmené au poste de secours de Limey et évacué sur l'hôpital de Toul où il meurt le lendemain.

 

Compte rendu dans le JMO du 367e régiment.

Compte rendu dans le JMO de la 73e division..

Quelques jours plus tard, des aviateurs de la 9e escadrille envoient un bouquet de remerciements sur Manonville.

A une époque où les photographies sont rares, surtout sur le front, ce sont les dessinateurs qui imaginent  l'événement

Dans le JMO du service santé du régiment, il est noté qu'avant d'être évacué le sénateur indique aux hommes venus le secourir comment ramener l'avion dans les lignes françaises.

Type d'avion utilisé, le Blériot II