3 août 1914 : L'Allemagne déclare la guerre à la France.

C'est le début d'un long conflit qui va durer jusqu'au 11 novembre 1918. Mamey est durant cette période sur la ligne de front. Le village va être régulièrement bombardé. 

Tous les hommes en âge de combattre sont partis sur Toul et Nancy pour rejoindre leur régiment (qu'est ce qu'un régiment en 1914 ?). 

Témoignage de Henri PICHON extrait des quelques lignes de son journal écrit à la fin de sa vie en 1978.

Le mois d'août est le dernier mois de tranquillité pour le village qui compte 240 habitants (au dernier recensement de 1911). C'est la 73e division d'infanterie qui occupe le secteur. C'est une division de réserve qui fait partie de la IIe Armée commandée par le général DE CASTELNAU. Elle se compose de 2 brigades. La 145e brigade qui comprend 3 régiments, les 346, 353, et 356e régiments d'infanterie et la 146e brigade avec les 367, 368, 369e régiments d'infanterie.

Le 11 août les premiers obus tombent sur Pont-à-Mousson et cela recommence le 12, le 13 et le 14 août lors que la mobilisation de la 73e division se termine seulement le 12.

A la mi-août le JMO (Journal des Marches et des Opérations) indique que la division est occupée à des travaux d'organisation défensive du plateau de Saizerais. 

17 août 1914 : (JMO 73e DI page 8). "La 73e division  est rattachée à une subdivision de la IIIè Armée, la 73e Division renforcée du 26e Bataillon de chasseurs occupant Pont à Mousson doit se rendre dans la région de Limey, Mamey, Rogèville, Manoncourt, Noviant. Le QG (Quartier Général) de la division s'installe à Domèvre en Haye".

C'est le 26e BCP (bataillon de chasseur à pied) qui assurait la protection de Pont-à-Mousson. Il a donné son nom à une rue de la ville. Il intègre la division qui est alors chargée de tenir le terrain entre la rive gauche de la Moselle et le sud de la Woëvre

Le 18 août la 73e division reçoit l'ordre d'organiser un centre de résistance sur Mamey, Limey, Fey, Regnièville.

C'est la 146e brigade qui se déploie de Limey à Pont-à-Mousson, le 367e sur Pont-à-Mousson, le 368e régiment d'infanterie sur Mamey.

Pour l'Etat-Major français les plans de guerre étaient de reprendre les territoires perdus de 1870, l'Alsace et la Moselle. C'est dans ce but que l'offensive est menée début août sur l'Alsace par la Iere Armée du général DUBAI et sur la Seille par la IIe Armée du général DE CASTELNAU.  C'est la Bataille des Frontières  qui va se révéler être un échec après la bataille de Morhange.  C'est là que le premier soldat de Mamey est tué. Célestin GOSSEREZ né à Mamey le 7 avril 1880 est tué le 20 août 1914. Après la défaite de Morhange, les troupes françaises doivent battre en retraite. Dans la nuit du 21 au 22 août les troupes allemandes franchissent  la frontière. Les troupes françaises qui doivent de replier sur la rive gauche de la Meurthe et font sauter les ponts pour ralentir l'avancée allemande.  Lunéville tombe, Nancy est menacé. Les armées doivent se replier et se réorganiser et il y a parfois de la confusion dans les ordres.

21 août (JMO 73e Division p12) "Le QG (Quartier Général) de la division est transporté à Mamey. Le poste de commandement du Général commandant la division est à l'Auberge St Pierre. A 20 h50 réception à Mamey de l'ordre N° 14, La 73e Division repasse sous les ordres direct du gouverneur de Toul et doit le lendemain venir occuper le plateau de Saizerais. 

Le 20 août, les Allemands entrent à Nomeny, et sous prétexte que des habitants auraient tiré sur les troupes bavaroises le village est mis à sac, ordre est donné de tuer tous les hommes et d'incendier les maisons. Les rescapés fuient le village. Le 22 c'est Lunéville qui tombe,  la ville sera occupée 3 semaines. La résistance doit se faire sur le plateau de Saizerais. 

25 août (JMO 73e Division p15) "Renforcement du détachement de Pont-à-Mousson par un bataillon 367e"

27 août (JMO 73e Division p17) "A 15h30 le Lieutenant Colonel Florentin du 367e rend compte de Pont à Mousson  qu'une petite troupe ennemie (environ 100 hommes) a esquissé une attaque sur Pont à Mousson mais que le simple déploiement d'une compagnie a déterminé le retrait de l'ennemi après échange de coups de fusils sans résultat."

31 août (JMO 73e Division p19) "Les renseignements envoyés par la cavalerie font connaître que l'ennemi ne dépasse pas la ligne Charey, Mont Plaisir, Rembucourt surMad, Preny et exécute des retranchements le long de la voie ferrée de Thiaucourt vers Onville".