Février 1915 : Attaques et contre-attaques au Bois le Prêtre.
Sur le front de la brigade mixte, les travaux de sape et d'organisation défensive et de grignotage se poursuivent. Le 4 Février 1915, le colonel Riberpray qui commande la Brigade Mixte, adresse au Général Lebocq, ce compte rendu qui doit remonter à l'État-Major de la Première armée.
"J'ai l'honneur de vous
rendre compte que, dans le Secteur de la brigade mixte, du Bois
Brulé (exclus), à la Moselle, le double réseau de fil de fer
existe autour du centre de résistance de première ligne dit de
l'Auberge St-Pierre. La progression pied à pied dans la
forêt du Bois-le-Prêtre correspond à une organisation
spéciale analogue à celle des approches de la guerre de siège
et exigeant par suite des lignes de tranchées continues.
Quand à la 2e ligne, qui comprendrait les centres de résistance
ci-après :
- Mamey
- Mamelon 340 et Corne N.O. de la forêt de Puvenelle et croupe
à l'Est.
- Croupe 338.
- Corne N.E. de la Forêt de Puvenelle au Sud de la Folie.
- Maidières - Pont-à-Mousson (rive gauche.)
Elle n'est actuellement qu'ébauchée. Son achèvement exigerait
une main d'uvre qui n'existait pas jusqu'à présent mais
que les troupes des 2e et 3e tours de l'organisation nouvelle
pourront fournir pour le plus grand bien de leur instruction.
Si l'on veut entourer les divers centres de résistance ci-dessus
d'un double réseau et barrer leurs intervalles avec le même
procédé, il faudrait prévoir l'emploi de 200 tonnes de fil de
fer environ".
C'est le journal de la Première Armée qui résume le mieux la situation. Les objectifs restent les mêmes, progresser au Quart en Réserve, atteindre la croix des Carmes. Les forces en présence s'équilibrent, ce qui est pris un jour est perdu le lendemain toujours au prix de pertes humaines importantes.
En février 1915 la route forestière conduisant de St Jean au pont des Quatre Vaux n'est pas encore bien aménagée et son état à la hauteur de St Jacques ne permettant pas l'évacuation des blessés en cas de combats, un poste de secours est prévu à Mamey. Le moulin de Heymonrupt, c'est le moulin Guibin à St Jacques.
L'artillerie installée sur le plateau de Mamey est toujours très active et aux tirs de la pièce de marine du bois de Valdieu sur la gare de Novéant répondent des tirs allemands sur la gare de Pont-à-Mousson. De plus en plus de tirs sont réglés par l'aviation à l'aide de T.S.F.
Alors que les régiments territoriaux (le 42e) renforce les défenses et aménage des pistes d'approvisionnement, une nouvelle offensive se prépare sur le bois Le Prêtre pour la mi-février.
L'offensive principale sur le bois le Prêtre a lieu le 16 février et la riposte allemande le 17 février.
L'aviation allemande est très présente dans le ciel.
Malgré la ligne de front continue sur laquelle les deux armées s'affrontent on constate que des renseignements filtrent. Ainsi à la fin de l'année 1914 et dans les premiers jours de 1915, des renseignements venus du village d'Arnaville sous occupation allemande parviennent à l'État-major de la première armée qui les compare aux tirs d'artillerie qui ont été effectués.
D'autres informations sont diffusées pour saper le moral des adversaires.
C'est la seconde bataille des lacs de Mazurie en Prusse orientale, (aujourd'hui au nord-est de la Pologne). Du 7 au 22 février 1915, la VIIIè armée allemande sous les ordres de Hindenburg oblige la première armée russe à reculer de plus de 100 Km et fait 90 000 prisonniers.
Une autre anecdote concernant le sort réservé aux blessés.
Et des problèmes d'intendance.
Témoignage d'Henri Cazin stationné à Mamey en février 1915.
Février 1915
Lundi 8 : « [ ] À la nuit pendant quelques instants on voit un duel dartillerie comme il est presque impossible de se faire une idée. Les coups se succèdent et les détonations des charges et des projectiles emplissent lhorizon de lueurs vives et de bruits effrayants ».
Mercredi 17 : « Je suis réveillé la nuit vers 3 heures et demie. Sur Lironville les canons tonnent sans relâche, pendant une heure je compte les coups à raison dau moins 40 par minute. Que se passe-t-il ? Dans la journée la canonnade reprend, cest un vrai roulement sur un large front. À part quelques renseignements plus ou moins sûrs on na aucun rapport officiel sur le résultat des diverses attaques, car on a attaqué sur Mortmare, sur Bois Le Prêtre et plus loin. Les aéros adversaires surveillent les mouvements ».
Vendredi 19 : « Par un beau temps dans la matinée un avion
ennemi vient nous survoler, quelques coups de 75 bien pointés lobligent
à atterrir dans nos lignes à Frouard. Les aviateurs abandonnent
lappareil et se sauvent à travers bois. Le soir une
canonnade intense se fait entendre dans la direction de Flirey,
les Allemands attaquent car daprès les nouvelles ils ont
perdu du terrain sur les Hauts de Meuse. Toujours daprès
les dires, on aurait repris St Mihiel. Les nouvelles des
opérations sur Pont-à-Mousson sont bonnes ».
http://lagrenouillememoire.blogspot.fr/2014/01/la-guerre-de-1914-1918-vecue-par-henri.html
Mamey, Février 1915 : il y a une grande réunion d'officiers, est-ce pour la préparation pour l'attaque du 16 février sur le bois le Prêtre ? Dans le JMO du génie de la Première Armée on relate une réunion à Mamey le 7 février 1915 avec le général commandant la 73e division (général Roques) et le colonel Riberpray.
Ce PC était installé dans la maison PICHON, située à l'époque rue de la Haye la Vigne et identifiée par la niche au dessus de la porte que l'on peut toujours voir à Mamey.
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