Août 1915 : Un an déjà.
Un an que la guerre a éclaté, aucun JMO ne fait référence à ce triste anniversaire. La guerre était prévue courte par les deux belligérants, chacun persuadé de sa supériorité. Maintenant on cherche à s'installer en ayant à l'esprit que la guerre va durer.
L'eau, toujours un problème majeur que l'on cherche à résoudre.
Le manque d'eau en forêt de Puvenelle pousse le génie à envisager la construction d'une voie ferrée Decauville pour approvisionner le cantonnement de Jonc Fontaine .
On aménage partout des routes dans les bois, des routes solides, bien empierrées, capables de supporter le passage des canons, des munitions, de l'intendance, des routes sur lesquelles on ne doit pas s'égarer
Partout de nombreux travaux sont en cours
La main d'œuvre vient des territoriaux, soldats plus âgés dont la première mission est d'assurer l'intendance, mais aussi de civils qui se mettent au service des armées.
Quand les soldats ne sont pas au combat, ils sont aussi chargés d'aménager les tranchées, tant du côté français que du côté allemand.
Mais les troupes étant destinées en premier lieu à combattre, on organise leur temps, celui qu'il doivent passer au front, celui qui leur permet de se reposer.
Coté combats, les affrontements ont baissé d'intensité durant les mois d'août. Sur le front de la 73e division, au bois le Prêtre, c'est un combat d'artillerie qui cède la place aux grandes attaques sur le terrain.
Il n'y a plus que des attaques ennemies limitées qui sont repoussées , des actions ponctuelles de notre part permettant de reprendre quelques positions perdues début juillet.
A partir du 15 août, il n'y a plus d'actions offensives d'envergures, le front du bois le Prêtre va se figer et ne bougera plus significativement jusqu'en septembre 1918, date à laquelle la 90e division américaine libèrera le bois jusqu'aux carrières de Norroy, les Allemands ayant abandonné leurs positions.
C'est le même combat d'artillerie sur le front de la 65e division dont il faut se protéger en creusant des boyaux de communication.
tout en empêchant les travaux de l'ennemi.
Une nouvelle forme de combat se fait jour, de plus en plus menaçante, les gaz.
Les Allemands les utilisent au bois le Prêtre.
Le 22 août plusieurs JMO relatent le bombardement de Pagny sur Moselle et l'incendie qui en découle.
Les Allemands en tireront une carte postale.
Et pour ceux qui lisent couramment cette langue.
Le 29 août un nouveau terrain d'aviation est organisé, il existe toujours, c'est la base aérienne d'Ochey
A la fin du mois la 73e division fortement éprouvé est progressivement relevée par la 16e division coloniale et part en repos dans la région de Toul. Sa relève est faite par la 16e division coloniale entre le 27 août et le 1er septembre.
Au 31 août sur le front de la 65e division, les pertes signalées sont de 54 tués et 264 blessés.