Septembre1915 : Offensive suspendue.

Début septembre une offensive est envisagée par le G.Q.G. (Grand Quartier Général) et le G.A.E. (Groupement des Armée de l'Est) La Première Armée doit se préparer pour une offensive sur l'axe Regniéville Thiaucourt.  Le but est de percer le front pour atteindre la vallée du Rupt de Mad  et prendre par l'arrière les armées allemandes en Woëvre et sur les Côtes de Meuse.

L'ensemble de la 65e division qui couvre le secteur de Regniéville doit  participer à l'offensive.

La préparation de cette offensive est préparée minutieusement tout au long du mois. On a donné l'ordre de détruire les ballons de surveillance ennemi, les drackens.

La consommation des munitions par l'artillerie est fixée. 

 Les permissions suspendues.

Le 25 septembre l'offensive paraît imminente au 356e régiment d'infanterie.

Le 25 septembre tout est remis en cause, l'offensive est annulée. Il est annoncé des succès en Artois et en Champagne. En fait en Artois la bataille engagée depuis la mi septembre au nord d'Arras, donne des signes d'essoufflement et des renforts sont nécessaires. En Champagne la bataille ne débute que le 25 septembre.

Il est prématuré de parler de succès en en Artois et en Champagne. Le prélèvement en troupes et munitions que l'on décide de faire  sur la première armée sont plus des renforts qu'une éventuelle exploitation de résultats. Suite à l'offensive de Champagne  qui va se révéler coûteuse en hommes (27 851 tués, 98 305 blessés, 53 658 prisonniers et disparus du côté français, des pertes beaucoup plus faibles du côté allemand pour un gain de 3 à 4 km) on annule provisoirement la mission offensive, sur l'axe Regniéville Thiaucourt et on reprend les travaux d'organisation défensive. Cependant, en cas de repli allemand, on conserve l'idée de profiter de cette occasion pour envisager une action sur le bois de Mort-Mare afin de réduire le saillant de St Mihiel.

Sur le front :

Le premier septembre, la relève de la 73e division par la 16e division d'infanterie coloniale est terminée. Il n'existe pas de JMO pour la 16e DIC mais on possède encore le JMO de son artillerie. 4000 chevaux pour tirer les canons ? Il semble y avoir  un zéro de trop ! 

Pendant une quinzaine de jours la 73e division s'installe dans la région de Toul. Une partie de son artillerie est laissée à la 16e DIC mais une autre partie la suit dans ses cantonnements toulois pour effectuer des exercices de tirs, ce qui n'est pas sans poser de problèmes de logement.

Les déplacements pour se rendre aux différents lieux de cantonnement se font souvent à pied.

Jusqu'au 18 septembre La 73e DI et ses deux brigades vont cantonner là.

L'état de santé des hommes est bon, en dehors de nombreuses diarrhées attribuées à une consommation excessive de vin.

18 septembre : Relève de la 16e division d'infanterie coloniale par la 73e division qui reprend ses positions d'août 1915.

C'est le duel d'artillerie permanent entre les armées qui est mis en avant dans les JMO.

Les échanges sont parfois très longs à tel point que l'on comptabilise le nombre de projectiles tirés.

Les canons fortement sollicités ne sont pas sans poser de problèmes pour les artilleurs.

Les avions de plus en plus utilisés pour les reconnaissances doivent être détruits même au sol.

A la suite de l'annulation de l'offensive qui avait été envisagée, les soldats se voient demander de chercher à faire des prisonniers. Dans le journal du 356e RI on relate avec beaucoup de précision une reconnaissance au bois le Prêtre. 

A Mamey une compagnie du génie est détachée pour construire un poste de commandement.

Ce poste de commandement doit pouvoir servir à un général de corps d'armée. Il est construit sur une vingtaine de jours.

Mamey toujours fortement bombardé. Le poste de commandement de la brigade particulièrement visé. Le commandant de l'artillerie est blessé.

État du village en 1915. Il n'y a pas de date précise mais on peut penser que c'est en fin d'année, le service photographique de l'armée ayant fait de nombreuses photos des villages en octobre.

Au 30 septembre  sur le front de la 65e division, les pertes signalées sont de 32 tués et 226 blessés.

Carnet de route de Gabriel DELOR. (septembre 1915)