Octobre 1914 :Stabilisation du front.
Après des semaines de durs combats, le mois d'octobre 1914 s'ouvre sur une relative accalmie. Français et Allemands s'accrochent à leurs positions et vont s'employer à organiser le terrain conquis. Limey, Mamey, Flirey, Lironville sont acquis mais les attaques déclenchées dans le derniers jours du mois de septembre n'ont pas permis d'enlever Fey-en-Haye, cet objectif n'est pas pour autant abandonné par le commandement. Pour le moment les hommes creusent la terre, couvrent le front de tranchées et de boyaux, bâtissent blockhaus et bastions fortifiés. Les actions militaires visent reconnaître les positions de l'adversaire et à faire des prisonniers pour en savoir un peu plus sur ses intentions avec toujours la crainte d'une contre offensive allemande.
La 73e division avec ses 9 régiments s'installe sur un front allant du bois le Prêtre à Flirey. Le général Lebocq commandant la division à attribué à chaque brigade un secteur à défendre. La brigade mixte sur l'Auberge St Pierre, la 145e brigade sur le Bois Brûlé et la 146e brigade sur Limey.
La 145e brigade a peu d'activité, elle fortifie le terrain, surveille Remenauville et Regniéville, et tient des bataillons à Mamey à la disposition de la brigade mixte.
Il en est de même pour la 146e brigade, le 367e R. I. qui a repris Lironville et Limey le 25 septembre reste sur ce secteur. Le 369e se porte sur le chemin Lironville Mamey et reçoit l'ordre d'organiser la défensive sur la position Bois de la Voisogne, Flirey Limey- Bois le Brûlé.
L'activité militaire la plus soutenue est menée par la brigade mixte sur le front de Fey-en-Haye et du bois le Prêtre et c'est le régiment du colonel Nitard qui est le plus souvent à la manœuvre.
Du 2 au au 8 octobre, plusieurs coups de main sont tentés par le 167e R.I. afin de rendre compte des troupes allemandes qui se trouvent à Fey-en-Haye, Le 167e note que les compagnies de reconnaissance se heurtent à une organisation défensive redoutable : barricades protégées par des chiens de guerre et garnies de tirailleurs en éveil et qu'il est impossible de faire des prisonniers. Fey semble inoccupé le jour mais reste sous la menace de l’artillerie allemande. Les tranchées ennemies au nord du village sont tenues en tout temps, les tranchées à l’ouest du village sont occupées par des fantassins que l’on distingue nettement.
Le 169e est à l'ouest de Mamey et surveille plus particulièrement le secteur de Regnièville.
Après avoir atteint, dans la journée du 26 septembre, l'Auberge Saint-Pierre, le 168e R.I. continue, les jours suivants, sa progression vers le nord. Il s'enfonce en coin dans la forêt du Bois-le-Prêtre, envoie plusieurs compagnies en reconnaissance. Après une succession de combats acharnés qui se prolonge jusqu'au 5 octobre, le régiment a dépassé la Fontaine-aux-Cerfs et ses éléments de tête sont au contact des postes ennemis qui ont organisé, face au Sud, la tranchée de Fey.
Ensuite Le 168e R.I. est surtout occupé à des travaux d'organisation
défensive.
Le 6 octobre, à
16 heures, l'ordre 124 rédigé par le général Lebocq, annonce
"Il faut s'attendre à une attaque de l'ennemi cet après-midi ou au plus tard la nuit prochaine.
Les travaux de défense des divers centres de résistance et points d'appui seront poussés activement.
... La nuit, des postes d'écoute devront être poussés aussi loin que possible dans la direction de l'ennemi. L'artillerie se tiendra prête à battre
l'infanterie ennemie qui se découvrirait.
"
En conséquence, le colonel Riberpray, commandant la brigade mixte installé
à Mamey ordonne que deux
compagnies du bataillon de 2e ligne des 167e et 169e régiments soient dirigés sur Mamey où ils se placeront en cantonnement
d'alerte.
L’une des compagnies de Mamey reste dans le village ; l’autre va occuper les tranchées situées à l’Est de Mamey, à droite de la route de Mamey à Fey-en-Haye. L’attaque annoncée ne se produit pas.
Du 8 au 12 octobre le 167e signale simplement une canonnade intermittente sur le front et l'amélioration de son organisation défensive avec l'aide des compagnies cantonnées à Mamey
A la mi octobre, le JMO de la 73e division note que les nuits sont calmes, dans la journée il y a des échanges de tirs entre patrouilles et le renforcement des défenses permet de retirer des troupes de première ligne et de les mettre en réserve.
Notes du 13 octobre de la 73e division : Rappel adressé aux soldats pour qu'ils utilisent la hausse de leur fusil au maximum afin d'effectuer des tirs longue distance..
Le parc d'artillerie se renforce avec
l'installation d'une artillerie lourde en remplacement d'une partie de l'artillerie de
campagne (canon de 75). On installe de pièces longue distance (pièces de
90 et 120). Deux pièces de 155 L (long) sont installées à Lironville et
tirent sur Remenauville, Regniéville, Euvezin mais le réglage des tirs est rendu
difficile par le temps brumeux.
Le 19 octobre, de nouvelles dispositions sont prises quant à l'organisation défensive et à l'occupation du front de la brigade mixte. Chaque régiment (167e – 169e) aura 1 Bataillon en réserve à Mamey.
C'est le 169e qui cantonne le plus régulièrement à Mamey, le village se fortifie de plus en plus.
21 octobre : Attaque du bois de Mort- Mare
Les duels d'artillerie sont réguliers ...
... et vers la fin octobre ils annoncent une reprise des combats, l'objectif : Le Bois le Prêtre.
30 octobre l'attaque du bois le Prêtre commence sous
la direction du colonel Nitard du 167e régiment d'infanterie.