Octobre 1915 : Situation défensive.
Début octobre, alors que la grande offensive qui était prévue sur Thiaucourt a été annulée, le front est relativement calme. Les échanges de tirs sont surtout faits par les engins de tranchées (mortiers de tout calibre, lance grenades, lance mines ...)
Alors que la bataille en Champagne se poursuit, le général Roques à la tête de la première armée demande que la 65e division étudie la possibilité de porter une attaque sur Remenauville.
Cependant, le G.A.E. (Groupement des Armées de l'Est) se rend compte que l'offensive en Champagne patine et qu'il faudra peut-être envoyer des troupes fraîches, donc dégarnir encore un peut le secteur, tout en se prémunissant d'un risque de contre attaque allemande sur la secteur. L'heure est à la défensive.
Le front au nord de Mamey est toujours partagé entre la 73e division qui tient le bois le Prêtre et la 65e division qui s'étend de Fey à Flirey.
Sur tout le front c'est toujours le duel d'artillerie qui prime. L'artillerie de la 73e division a délimité plusieurs secteur dans le bois qui ont pour noms Fey, Polygone, Usine, Croix des Carmes, Carrefour, Mouchoir, Vilcey, Haut de Rieupt, Moselle.
Ce sont ces noms que l'on retrouve continuellement pour décrire la situation dans les différents JMO.
Le 10 octobre un avion allemand qui participait à un réglage de tir sur les batteries installées à la ferme du Puits est abattu par un avion français et s'écrase en forêt de Puvenelle près de Jonc Fontaine.
Le service photographique de l'armée en a gardé une photographie.
Et de leur inhumation.
L'utilisation des gaz est de plus en plus fréquente.
Les exercices pour s'en prémunir aussi.
Sur le front de la 65e Division on consacre une grande partie du temps à aménager les routes dans les bois et on travaille toujours sur la voie ferrée étroite pour faciliter l'approvisionnement du front.
On évite d'énerver l'adversaire.
Le 19 octobre on lit dans le JMO de la 65e DI page 21 " le saillant A5 ne présente pour nous aucune importance particulière et il ne vaut pas la peine d'être défendu par la guerre de mine ... l'étude faite des travaux probables de mines chez l'ennemi a été faite en détail. Après avoir autorisé l'exécution de travaux de protection le général a craint que les travaux que nous entreprenons n'amènent l'ennemi à se croire attaqué et à pousser activement ses travaux . Cette éventualité nous conduirait fatalement à la guerre de mine dont le général ne veut pas. Dans ces conditions ordre est donné au génie de suspendre immédiatement les travaux d'écoute.
Le plus important étant de renforcer ses défenses, une troisième ligne est en construction. On se consacre aussi à des travaux en prévision de l'hivernage.
L'échec de l'offensive en Champagne semble-t-elle faire redouter au haut commandement une contre attaque allemande ? Les instructions données par les généraux d'armée en cette fin d'année 1915 visent à anticiper une attaque et un éventuel percement du front. On prévoit quels ponts de l'arrière il faudrait faire sauter.
En décembre on ira même jusqu'à envisager le destruction des fortifications de la place de Toul même si on n'envisage nullement la prise de cette place forte par l'ennemi.
Le 22 octobre un prisonnier russe qui avait été amené sur le front de la Moselle a traversé la Moselle à la nage et s'est réfugié dans les lignes françaises.
Le 25 octobre le général Roques passe à Mamey
Le mois d'octobre a donc été relativement calme sur ce secteur en particulier sur celui de la 65e division puisqu'on ne comptabilise que 23 tués et 125 blessés à la division.
Le service photographique des armées passe à Fey le 29 octobre.
Carnet de route de Gabriel DELOR. (actobre 1915)