Janvier 1916 : L'aviation s'impose de plus en plus.
On est surpris en lisant certains JMO de la qualité de l'écriture et de l'art de la calligraphie auquel s'exerçait certains rédacteurs.
Contrairement à 1915, on ne relève aucune remarque quant au passage à une la nouvelle année. De Pont-à-Mousson à Flirey, le front est toujours partagé entre les 73e et 65e divisions d'infanterie qui font partie de la première armée.
La 73e division sur le secteur du bois le Prêtre opère avec 7 régiments, les 346e, 353e,356e rassemblés dans la 145e brigade et les 367e, 368e, 369e rassemblés dans la 146e brigade, et dispose d'un régiment d'infanterie territorial, le 98e RIT ainsi que quelques bataillons de différents régiments territoriaux employés surtout à des travaux d'organisation du terrain. Son état-major s'est installé à Marbache.
Sur ce front en plus de la continuelle guerre de tranchées, c'est la guerre souterraine des mines qui inquiète à tel point que les faits relatés peuvent parfois paraître exagérés.
Chacun se surveille, on parle parfois de "renseignements de source spéciale" sans en dire plus.
La 65e division essentiellement sur le secteur de Limey Remenauville, Regniéville opère avec 6 régiments, les 302e, 311e,312e rassemblés dans la 129e brigade dont l'état-major dirigé par le colonel Valentin s'est installé à Mamey et les 203e, 304e, 341e rassemblés dans la 130e brigade, L'état-major de la division s'est installé à Domèvre.
C'est sur ce front de la 65e division qu'il y a le plus d'activité. Dès le premier janvier les combats de tranchées reprennent, en fait ils n'ont jamais cessés.
Les tirs d'artillerie visent à démolir, des deux côtés, les tranchées de l'adversaire.
Dans la guerre de tranchées, de nouveaux types de projectiles sont continuellement inventés.
Ce qui n'est pas sans inquiéter.
L'aviation prend une part de plus en plus importante, pour l'observation, le réglage des tirs de batteries, les bombardements.
L'armée ordonne la préparation de nouveaux terrains d'atterrissage.
Le terrain de Toul est agrandi afin de pouvoir accueillir des appareils plus puissants..
Le 23 janvier on note une activité aérienne particulière.
Si aucune grande offensive n'est envisagée sur ce front, on réfléchit toujours à la manière de réagir au cas où nos lignes seraient percées.
Pour l'instant c'est la défensive qui prime.
On s'informe en particulier sur les liaisons entre les deux divisions à la hauteur de la troisième ligne de défense.
Le quotidien des tirs de tranchées en devient anormal lorsqu'il y a de longues accalmies et inquiète tout autant les états-majors.
Au 31 janvier sur le front de la 65e division, les pertes signalées sont de 29 tués et 89 blessés.